C’est un travail constant et patient, essentiellement basé sur l’observation et la pratique. Ce qui exclut, de fait, l’acquisition en un tour de passe-passe linguistique.
La pirouette serait facile ! Il me suffirait de vous traduire « Story » et « Telling » avec un ton convaincu, d’ajouter une ponctuation suspensive – puisque nous sommes à l’écrit, et sans doute de terminer par un appel à l’émotion (vous rassurer et/ou vous faire rire). Et là, vous seriez convaincus d’être face à quelqu’un qui s’y connaît et qui va vous livrer tout son savoir comme s’il ne s’agissait que de tirer sur la languette d’une ouverture facile. Et vous savez d’ailleurs comme moi que ces ouvertures n’ont de facile que le nom… Ah, mais voilà ! Le storytelling, c’est comme les ouvertures faciles : ça paraît hyper rapide d’accès, mais dès qu’on tire, on se retrouve avec la languette dans les mains !
Et soudain, vous l’avez votre pirouette introductive. Soudain, vous avez votre analogie qui vous a fait sourire, peut-être même vous dire que « c’était très vrai », que vous touchiez du doigt le sens caché – et pourtant si simple, voyons ! du storytelling.
Ce qui vient de se produire, cette conversation que nous ne pouvons avoir et que nous avons pourtant eue, EST du storytelling. Et pourtant, je n’ai pas commencé mon texte par « il était une fois ». À aucun moment je n’ai marqué une temporalité ; je n’ai pas marqué la structure du récit. Mais je nous ai pourtant amenés quelque part. Vos émotions ne sont pas intactes, votre savoir non plus. Et votre confiance et votre engagement en cette formation et envers mon expertise sont même certainement renforcés (du moins, je l’espère).
Qu’est-ce que le storytelling ? Transformer son audience profondément pour l’amener quelque part. Le storytelling, ce n’est pas raconter une histoire. C’est vous faire vivre une histoire.
Et nous allons survoler le vaste continent qu’est le storytelling pour évoquer ses habitants, sa langue, sa culture. Nous parlons de ce que tout le monde a sur le bout de la langue : la structure narrative, mais nous l’invoquerons au travers du prisme d’une auteure qui transforme l’écriture en Marketing. On écoutera ensuite les balbutiements de la langue, se laissant porter par son « chant » des possibles et on terminera par une cartographie non exhaustive qui vous invitera à l’aventure.
Parce que, comme je l’ai dit, le storytelling ne dort pas dans une boîte de conserve, n’est pas une technique à apprendre dans un temple perché en haut de mille marches. C’est un domaine, un espace, une terre à découvrir.
Et nous tâcherons de vous donner l’équipement nécessaire à votre périple.
Oups, il a mangé ma cinquième étoile ! Dire que je suis rassurée de savoir que Camille va me conter le storytelling, me faire comprendre comment et peut-être au final me dire que ce n’est pas pour moi, c’est le premier risque que je prends dans la bibliothèque. Mais faut bien le dire, quand même, qu’un texte storytellé, moi, ça m’envoute et je craque. Une superbe introduction et une conclusion que je n’oublierai pas : “un domaine, un espace, une terre à découvrir”.